Du côté chinois, l’accent a été essentiellement mis sur l’ouverture aux initiatives de partenariats bilatéraux gagnant-gagnant. Du côté tunisien, ont été mis en exergue les atouts de la Tunisie en termes de positionnement géographique, de climat des affaires et d’opportunités d’investissement
Dix mois après sa décision d’intégrer les nouvelles routes de la soie — une initiative annoncée par le président chinois Xi Jinping en 2013 dont l’objectif est de retracer l’ancienne millénaire route chinoise utilisée pour le commerce de soie —, la Tunisie a tenu pour la première fois le congrès des hommes d’affaires arabes et chinois, à Tunis. Du côté chinois, l’accent a été essentiellement mis sur l’ouverture de la Chine, deuxième puissance économique mondiale, aux diverses initiatives de partenariats bilatéraux gagnant-gagnant, notamment dans les secteurs du commerce et de l’investissement. Du côté tunisien, il était question de mettre en exergue les atouts du site Tunisie en termes de positionnement géographique, de climat des affaires et d’opportunités d’investissement. Diverses thématiques ont été débattues au cours des séances de travail organisées durant la journée, en présence d’hommes d’affaires et des représentants gouvernementaux des deux parties.

Profiter de la compétitivité de la Tunisie
S’exprimant au sujet des opportunités d’investissement chinois en Tunisie, le ministre de l’Industrie et des PME, M. Slim Feriani, a affirmé que l’investissement chinois dispose d’un potentiel important à exploiter, étant jusque-là dans un « état embryonnaire ». « Sur le plan économique et au bout de 20 ans de partenariat, la Chine a réussi à faire changer la donne dans plusieurs pays en Afrique, notamment en y révolutionnant l’infrastructure. Nous souhaitons dupliquer ces expériences réussies en Tunisie », soutient M. Feriani. Il a exhorté les hommes d’affaires et les patrons des multinationales chinoises à investir davantage en Tunisie, et ce, en profitant de la compétitivité de son tissu industriel.
Le ministre de l’Investissement et de la Coopération internationale, M. Zied Laâdhari, a, à son tour, souligné que les conditions de réussite d’un partenariat bilatéral gagnant-gagnant entre la Tunisie et la Chine, à savoir une volonté politique affichée des deux parties, un appui financier conséquent conjugué à un alignement des législations en vigueur, sont désormais satisfaites. « Maintenant, place à la concrétisation des projets de partenariat », soutient M. Laâdhari.

Des appels pour investir
Dans le vif du sujet, le vice-président du syndicat patronal Utica, M. Hichem Elloumi, n’a pas hésité à appeler les hommes d’affaires chinois à investir dans des projets de partenariat public-privé, à l’instar des infrastructures ferroviaire et portuaire et des énergies renouvelables, outre les mégaprojets structurants, notamment dans le secteur automobile. Il a également exhorté les autorités chinoises à dupliquer le modèle de développement spécifique appelé « zone économique de développement » tant connu en Chine pour son efficience et son efficacité dans des régions de la Tunisie. Par ailleurs, M. Elloumi n’a pas manqué de braquer les projecteurs sur les atouts attractifs du site Tunisie, à savoir la compétence reconnue des ressources humaines, un climat des affaires favorable, un savoir industriel ancré et la multitude des traités de libre-échange conclus avec diverses parties de la région, à savoir l’Union européenne, l’Afrique et les pays arabes.     
Concis et ferme, l’ambassadeur du forum de la coopération arabo-chinoise du ministère des Affaires étrangères chinois, M. Li Chengwen, a fait savoir en substance que l’intégration de la Tunisie dans les nouvelles routes de la soie, notamment au niveau de l’infrastructure portuaire, terrestre, aérienne et cybernétique, outre le développement de la coopération en matière d’investissement, de commerce et d’échanges culturels, constituent les axes stratégiques sur lesquels les deux parties doivent se pencher pour réussir un partenariat gagnant-gagnant.
De son côté, le président de la Chambre de commerce tuniso-chinoise, M. Tahar Bayahi, a affirmé que la Chine est prête à soutenir les entreprises tunisiennes en les aidant à s’internationaliser et à commercialiser leurs produits dans le marché chinois, un marché important et prometteur, via des avantages réglementaires en leur faveur.

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